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Auteurs,
traducteurs, agents, éditeurs, illustrateurs, libraires,
bibliothécaires, lecteurs et journalistes,
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nous
nous reconnaissons dans Le Serpent à Plumes, pour la tenue
littéraire de sa ligne éditoriale, son ouverture
à la francophonie et au monde, la beauté et la
qualité de la finition de ses livres, la dynamique apportée
à son fonds par la collection de poche motifs. Ces caractéristiques
font de la maison d’édition une entité à
part entière.
Nous pensions que, après avoir surmonté plusieurs
moments difficiles, Le Serpent à Plumes appartenait définitivement
au paysage éditorial français et qu’il était
désormais à l’abri des prédateurs.
Jusqu’à cette date du 1er mars 2004 où il
a été vendu brutalement par Nicolas Philippe (société
COL) à Jean-Paul Bertrand (Groupe du Rocher). Auteurs,
éditeurs, traducteurs ne sont pas des marchandises et
nous ne pouvons nous résoudre à ce qu’un fonds
éditorial patiemment constitué, cohérent
et unique, soit ainsi bradé et dilué dans celui
d’une autre maison. Nous n’acceptons pas la disparition
d’une maison d’édition, qui signifie la disparition
d’un espace de création et de liberté, et
ne supportons pas l’éviction brutale de son équipe.
Nous exigeons que Le Serpent à Plumes reste une maison
d’édition, que son intégrité et l’indépendance
de sa ligne éditoriale soient respectées.
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