Destruction programmée du Serpent à plumes (communiqué Sud-édition, 02 avril 2004)

   
         Le monde de l’édition vient de connaître de nouveau le dépeçage en règle d’une maison d’édition de création. 
La vente du Serpent à plumes aux éditions du Rocher s’est opérée au détriment de l’identité de cet éditeur, au mépris du droit et des salariés qui ont créé puis porté un projet éditorial original. 
Cette transaction s’est réalisée en mettant les salariés devant le fait accompli, puis en déménageant leur outil de production (ordinateurs et fichiers, contrats, …). Les sept salariés sont liquidés de la même façon, que des reclassements injurieux leur aient été proposés ou non. Ces méthodes de patrons voyous témoignent de la violence néolibérale ambiante. Les discours hypocrites n’ont même plus cours, le livre est un produit comme un autre, reléguant le contenu culturel et les salariés à de simples variables d’ajustement.
          La disparition des maisons d’édition de création n’est pas une fatalité, mais l’expression d’un projet politique qui menace l’ensemble de la société.
          Les sections de l’édition de Sud Culture appellent à dénoncer cette logique. Elles assurent de leur soutien les salariés, auteurs, traducteurs, graphistes... dans leurs actions pour le respect de leurs droits.